Lorsqu’une frange de l’opposition, pour des raisons diverses ou sous quelque prétexte que ce soit, choisit de se prêter au jeu du pouvoir en reprenant à son compte le même narratif utilisé pour affaiblir d’autres composantes de son propre camp, elle participe, consciemment ou non, à l’érosion progressive du front politique auquel elle appartient.

Une telle posture, loin de servir l’intérêt général ou la cause commune, ne fait que consolider le système que l’on prétend combattre.

Notre peuple, qui continue de croire en la capacité de ses dirigeants à incarner le changement, mérite mieux que des querelles internes et des luttes d’ego. Il mérite respect, lucidité et sens du devoir.

Les acteurs politiques ont une responsabilité historique : celle de faire des choix clairs et courageux, guidés par les valeurs du dialogue, du respect mutuel et de la cohésion.

La politique, lorsqu’elle est conçue comme un service rendu à la nation, requiert discipline, élégance et considération de l’autre. Ces vertus constituent le ciment de toute plateforme crédible et la condition de sa pérennité. À l’inverse, la calomnie, la désinformation et la course effrénée au leadership fragilisent l’édifice collectif et précipitent la désunion.

Il est encore temps de corriger la trajectoire, de restaurer la confiance et de replacer l’intérêt supérieur du peuple au cœur de l’action politique. L’histoire ne retiendra pas les intentions, mais la capacité de chacun à transcender ses intérêts personnels pour bâtir une alternative solide, cohérente et porteuse d’espérance.

J’appelle l’opposition à ne pas se laisser tromper par une illusion de stabilité entretenue par le pouvoir à travers une communication populiste, alors que le pays traverse une crise profonde et multisectorielle.

Je dénonce l’indifférence des dirigeants face à la souffrance du peuple et exhorte l’opposition à s’unir autour d’une vision commune afin de contraindre le pouvoir, par un dialogue inclusif et sincère, à rompre avec la culture de prédation et à œuvrer ensemble pour une véritable sortie de crise nationale.

J’alerte !

Richard MUYEJ