La République démocratique du Congo (RDC) et l’Égypte veulent donner une nouvelle dimension à leurs relations économiques, a déclaré dimanche au Caire le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku , en annonçant un objectif de croissance des échanges commerciaux de moins de 50 millions actuellement à un milliard de dollars d’ici trois ans.

« Après la signature en mai dernier à Kinshasa d’un protocole d’accord avec le groupe égyptien Mahmoud Samih Holding, nous sommes en Égypte pour évaluer les progrès réalisés », a affirmé M. Paluku, accompagné de l’ambassadeur de la RDC au Caire, Jean-Baptiste Kasongo.

Selon le ministre, un bureau de la Chambre de commerce RDC-Égypte a déjà été ouvert à Kinshasa pour orienter et fédérer les entreprises égyptiennes intéressées par le marché congolais. À ce jour, les échanges restent modestes, en deçà de 50 millions de dollars, mais Kinshasa table sur une montée en puissance rapide. 

« Nous les projetons à un milliard de dollars dans trois ans et à plusieurs dizaines de milliards entre cinq et dix ans », a déclaré M. Paluku.

Les deux pays entendent ainsi renforcer un partenariat qu’ils qualifient d’historique. Le ministre a rappelé que la RDC avait soutenu l’Égypte lors du conflit israélo-arabe de 1973, notamment à travers un discours à l’ONU. « La RDC et l’Égypte comptent transformer leurs problèmes communs en opportunités d’affaires », a-t-il ajouté.

Pour concrétiser cette ambition, une foire commerciale bilatérale est prévue à Kinshasa entre novembre et décembre 2025. Elle doit permettre la signature de contrats pluriannuels de partenariat dans plusieurs secteurs stratégiques. Des équipes mixtes associant le ministère du Commerce extérieur, l’ambassade congolaise en Égypte et des investisseurs privés ont été mises en place pour préparer ces événements.

Julien Paluku insiste sur la dimension géopolitique de ce rapprochement. Selon lui, « compter sur l’Égypte comme partenaire économique et commercial est une opportunité dans la géopolitique et la géostratégie africaine », reprenant la vision défendue par le président congolais Félix Tshisekedi, qui promeut une intégration plus poussée du continent par la coopération économique.

La RDC, pays riche en ressources naturelles mais confronté à des défis structurels, cherche à diversifier ses partenariats et à attirer de nouveaux investisseurs, tandis que l’Égypte, économie la plus peuplée du monde arabe, voit dans ce partenariat une occasion d’élargir sa présence en Afrique centrale.

Rédaction