Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Shabani, a procédé mardi 09 septembre, à l’ouverture officielle d’un atelier spécial de haut niveau consacré à deux enjeux majeurs du secteur extractif en RDC. C’est notamment sur la mise en œuvre du Cahier des charges et de la dotation minimale de 0,3 % du chiffre d’affaires des entreprises minières et la problématique de l’envahissement des sites miniers industriels par les exploitants artisanaux.
Organisé à Lubumbashi par la Chambre des Mines de la FEC, l’ITIE-RDC et l’IDAK, l’atelier réunit pendant quatre jours des représentants du gouvernement central, des gouvernements provinciaux, de la Cour des comptes, des entreprises minières, des communautés locales ainsi que des partenaires techniques et financiers. L’objectif est clair, renforcer l’impact des retombées minières sur les populations riveraines et trouver des solutions durables au phénomène récurrent d’envahissement des concessions.
Dans son allocution, le VPM Shabani a rendu un hommage appuyé au Président de la République et souligné la volonté politique déjà exprimée par le Gouvernement dans le cadre du Programme d’Actions 2024-2028. Celui-ci vise à promouvoir une gestion durable des ressources naturelles et à maximiser les bénéfices socio-économiques du secteur extractif au profit de la population.
« Ce n’est qu’à ce prix que le pays pourra valoriser pleinement ses ressources naturelles et transformer son potentiel minier en moteur réel de croissance, de paix, de cohésion sociale et de développement durable », a-t-il déclaré.
Le Vice-Premier Ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de l’encadrement de l’exploitation artisanale, activité vitale pour plus d’un million de Congolais, en majorité des jeunes. Selon lui, la formalisation progressive de ce secteur par l’État doit permettre de le transformer en levier de croissance inclusive, générateur d’emplois et d’une classe moyenne nationale.
« L’instauration et la formalisation de l’exploitation artisanale par l’État congolais visent à reconnaître et encadrer cette activité, qui constitue un véritable moyen de subsistance (…) et à transformer ce secteur en un levier de croissance inclusive, capable de favoriser l’émergence d’une classe moyenne nationale grâce à une exploitation plus responsable, mieux encadrée, rémunératrice et socialement bénéfique », a-t-il expliqué.
Le dossier sensible de la sécurisation des sites miniers a également été abordé. Le VPM a rappelé que le Président de la République avait instruit, lors de la 18ᵉ réunion du Conseil des ministres, les ministères de l’Intérieur et des Mines de mettre fin à la présence irrégulière d’hommes en uniforme dans les concessions minières.
Dans ce cadre, la Commission Nationale de Lutte contre la Fraude Minière (CNLFM) a déjà mené des missions au Lualaba et au Haut-Katanga pour identifier les causes profondes des envahissements et proposer des solutions concrètes.
Les conclusions de l’atelier seront traduites en une feuille de route nationale, intégrant également les rapports de la CNLFM et d’autres études sectorielles. Cette démarche doit aboutir à l’adoption par le Gouvernement de mesures concrètes et réalistes en vue de concilier la sécurité, la justice sociale, la transparence et la redevabilité.
En somme, l’atelier de Lubumbashi s’inscrit dans une dynamique de réforme globale visant à transformer le secteur minier congolais en véritable moteur de développement durable, tout en réglant la délicate équation entre exploitation industrielle et artisanale.
Ben AKILI